ÉCOUTE VULNÉRABLE

Ayant grandi sur les contreforts de l’Himalaya, couverts de vergers de litchis, j’ai rencontré à maintes reprises les habitants des montagnes, qui portent chacun un fragment de mes ancêtres. Je leur parle – aux mouches qui s’endorment lorsque le soleil se lève, aux abeilles intrépides toujours en quête de nectar, et aux litchis dont les graines ont germé dans le sol graveleux. J’ai appris à communiquer avec ces ancêtres non humains et à me détacher de la toute-puissance de l’être humain. J’ai dû renoncer à l’idée que les litchis et les abeilles ne sauraient rien m’apprendre et que seuls mes ancêtres pouvaient me transmettre leur savoir. La nature m’offre d’innombrables moments de magie. La magie ne nous éloigne pas de nos écosystèmes. Au contraire, elle nous enracine plus profondément en eux. En quoi la communion avec nos ancêtres non humains nous permet-elle d’écouter en silence et de nous montrer vulnérables ?

Sujet de: Shagun Singha, 28. India